Après 2 mois d'attente, INDEED a enfin eu le bon "créneau météo", le voilà installé à Bénodet...
Résumé des épisodes précédents : depuis fin janvier, mon rituel du matin était de consulter la météo marine pour la semaine à venir. Mon souhait, avoir du vent de secteur Est de force raisonnable et des vagues pas trop grosses...
Ça y est, enfin !
J'arrive au port du Crouesty mercredi 5 mars après-midi, je fais les courses, je prépare le bateau, et au dodo, je me lève tôt, réveil à 5 heures du matin.
À 5h30, je largue les amarres, nuit noire, pas de vent. Vent annoncé sud 10-15 nœuds, on va voir...
Je hisse grand voile et génois, mais j'appuie au moteur, le vent est vraiment faible, secteur Nord. J'embouque le passage de la Teignouse, le vent faible devient évanescent, je continue avec voiles et moteur.
Grand soleil, mer belle, je profite de ces bonnes conditions pour inspecter le gréement, je remets de l'ordre dans les bosses de ris un peu emmêlées, je fais l'inventaire des petits travaux à faire dans les semaines qui viennent, graissages, nettoyages, réglages...
Je surveille la vitesse, 5 nœuds en moyenne ; je calcule mon heure d'arrivée à Bénodet, j'aimerais y être vers 18h30-19h, en fin de marée montante : je sais qu'avec la marée descendante le
courant peut devenir très fort et rendre scabreux l'appontage !
Noëlle m'a téléphoné en mer, et on s'est mis d'accord pour se retrouver au ponton ce soir, elle m'aidera à m'amarrer.
Vers 16h, je bulle dans le cockpit, et une idée me traverse l'esprit : tiens, combien reste-t-il de fuel ? Je descends à la table à cartes, et là, horreur ! L'aiguille du fuel est en dessous de zéro !
Instantanément je coupe le moteur. Je continue à la voile, vent de 4 à 5 nœuds, avec le petit courant favorable le bateau va péniblement à 3 nœuds.
Mes belles prévisions vont être difficiles à tenir ! L'étale de marée haute est annoncée à 20h10...
Le soir tombe, je commence à envisager de jeter l'ancre devant la plage de Bénodet, au cas où... Je me pose des questions : panne de fuel ? Une jauge trompeuse ? Ou un réservoir siphonné ? Me restera-t-il assez de fuel pour la manoeuvre d'arrivée ?
19h30, je suis dans le chenal de Bénodet. 19h40, à 500 mètres de l'embouchure de l'Odet je tombe les voiles, je démarre le moteur et je serre les fesses...
20h00, la nuit est là, j'arrive au ponton, moteur au ralenti... Ouf, ça y est, tout va bien, le moteur n'aura pas calé, la jauge de fuel était pessimiste, tout compte fait ! 20h30, INDEED est amarré à Bénodet, enfin.
Le lendemain matin, Noëlle m'apporte un gerrican de fuel, et on manœuvre ensemble pour aller à la place que la capitainerie vient de m'attribuer.
J'espère pouvoir rester là jusqu'au printemps, pour bricoler et profiter du bateau : de Quimper à Bénodet, 1/4 d'heure de voiture, trop facile !