L'atoll de PALMERSTON

Un homme, William Marsters, 2000 descendants

L’atoll de Palmerston est l’île la plus occidentale du groupe sud des Cook. Elle est située à environ 540 Km au sud de l'atoll de Suvarof. L’autre île habitée la plus proche est l’île de Niue à 769 km à l’ouest. En venant de Polynésie Française, Palmerston n’est qu’à 540 milles de Mopelia, dernier arrêt possible vers l’Ouest.  

 

Le royaume de William Marsters

 

Le premier européen à avoir découvert l’atoll fût le capitaine James Cook, le 16 juin 1774, lors de son deuxième voyage dans le Pacifique sud sur les navires Resolution  et Adventure. Il a nommé l’atoll en l’honneur du Lord Palmerston, Lord supérieur de l’Amirauté à cette époque.

Les scientifiques à bord des bateaux firent d’intéressantes observations sur les formations de récif de corail, les oiseaux, les poissons, les crabes et étonnamment des rats, le tout enregistré dans le compte-rendu du voyage.

L’île était alors inhabitée et il n’y avait aucun signe d’habitant hormis les débris d’une pirogue échouée sur le récif. Mais, selon le missionnaire William Gill, 12 tombes anciennes ont été par la suite découvertes, tout comme plusieurs herminettes en basalte, preuve qu’il y aurait eu une occupation polynésienne  dans la période pré-européenne. La tradition des îles Cook dit que le nom polynésien de l’atoll était Avarau, ce qui signifie les " deux cents ports ". 

La prochaine visite sur l’atoll de Palmerston fut effectuée le 1 er avril 1797 par le bateau missionnaire Duff (qui a laissé également sa trace aux îles Gambier) de la London Missionary Society, lequel venait de déposer des missionnaires à Papeete

A partir de 1855, un commerçant écossais du nom de John Brander, établi à Tahiti où il épousa une princesse de la famille Pomaré, la princesse Titua, fit des arrêts réguliers sur l’atoll afin d’y collecter des noix de coco et des bêches de mer  pour ses clients orientaux.

En 1863,  le contremaître qu’il avait installé sur l’atoll ne pouvait plus supporter la solitude de l’île. Au hasard d’une escale, il rencontra sur la petite île de Manuae (au sud de Rarotonga) un compatriote de Birmingham, un charpentier de marine du nom de William Marsters.

Comment ce marin avait échoué dans le pacifique sud, cela reste inconnu. Brander l’embaucha pour aller sur Palmerston afin de surveiller « ses intérêts » sur l’atoll. Mais le destin fit qu’à la même époque le chemin de fer qui traversait l’Amérique fût terminé, et il en découla que le commerce de Brander se pratiquait désormais essentiellement avec San Francisco et non plus avec l’Australie comme auparavant. Les bateaux de Brander ne retournèrent donc jamais à Palmerston, abandonnant ainsi le pauvre Marsters sur son île et à son sort.

Mais Marsters s’accommoda très bien de cet abandon... En effet, il était venu de Manuae avec deux femmes polynésiennes, deux sœurs de l’île Penrhyn  (Tongareva aux îles Cook du Nord) et il y ajouta bientôt une troisième. Et c’est ainsi qu’il engendra pas moins de 27 enfants, loin des pasteurs, gouvernements ou autres moralisateurs en herbe. Véritable roi autocrate car oublié du reste du monde, il maintint une stricte discipline et, malgré sa polygamie, inculqua un strict respect des règles chrétiennes à sa communauté et à ses descendants.

 

William Marsters et sa famille
William Marsters et sa famille

Pour maintenir la paix et éviter les conflits, il divisa l’atoll (et l’île principale où toute sa tribu habitait) en trois parties. Chaque division était attribuée à l’une des femmes de Williams Marsters et sa descendance. Il y avait la « tête » (Head) le « centre » (middle) et les « jambes » (legs) . Le centre était la branche issue de la seule femme légitime de Marsters. C’est ce clan qui occupe d’ailleurs le centre du motu où se trouve le village, section qui abrite l’église et un monticule de sable de sept mètres de haut créé par les habitants à la force des bras, point le plus haut de l’île, sur lequel les habitants se mettent en sécurité lorsqu’un cyclone est de passage.

 

Après la mort de son époux John Brander, la princesse Titua, qui se révéla vite être une femme d’affaires très avertie, prit sa succession. C’est elle qui déposa auprès du consul britannique de Tahiti une demande de titre de propriété sur l’atoll pourtant abandonné par son mari 20 ans plutôt. Après 8 années de procès, d’enquêtes et autres commissions, la Couronne britannique décida en 1891 de décerner le titre de propriété de l’atoll de Palmerston à William Marsters, justifiant sa décision sur la réalité de la longue présence ininterrompue, mais aussi sur le fait que lui et ses femmes et ses enfants avaient planté plus de 200 000 cocotiers sur l’atoll sans que John Brander ne lui ait versé le moindre argent. En 1954 le Parlement de la Nouvelle-Zélande  vota un décret  attribuant l’atoll de manière définitive aux « habitants natifs de Palmerston et à leurs descendants », c'est-à-dire à tous les descendants de William Marsters.
Aujourd’hui les descendants des trois lignées polynésiennes composent toujours les seuls habitants de l’île. D’abord les Marsters se sont mariés entre les différents clans ( jamais le même), puis à partir de 1910 quand une goélette a commencé à desservir l’île une fois par an, ils ont épousé des habitants des atolls environnants et ainsi s’est développée une population forte et saine. Tous ces habitants parlent, avec le maori des îles Cook, un excellent anglais teinté d’un fort accent du Gloucestershire, marque indélébile que leur tapuna (aïeul) écossais leur a légué. Alors que moins de 50 habitants vivent sur place, on estime aujourd’hui la descendance de William Marsters à quelques 2000 personnes que l’on retrouve pratiquement dans  toutes les îles du Pacifique sud, surtout en Nouvelle-Zélande et même à Tahiti. Les Marsters sont connus pour être des gens honnêtes, travailleurs et respectueux de la loi. Leurs maisons sont propres et accueillantes, bien qu’elles aient été construites avec les débris de 9 navires échoués sur le récif entre 1890 et 1936.

Aujourd'hui...

L’atoll mesure 8 km du nord au sud par 4 km de large. Sur le récif sont posés huit "motu", des îlots coralliens, pour une surface de terre émergée d’environ 400 hectares en tout. La plus grande passe existante n’est accessible que pour des bateaux ne dépassant pas 1 mètre de tirant d’eau. Elle est en zigzag, avec un fort courant sortant. Peu de voiliers ont eu l’occasion d’y rentrer, seuls quelques catamarans à dérives. Un seul motu est habité qui se situe à coté de cette passe, dans la partie ouest de l’atoll. Ces dernières années, la population était de 9 hommes, 7 femmes et… 30 enfants !!! Pas de commerce bien sûr, une école, une église protestante, une connexion internet et un téléphone (pour la sécurité).      
Les formalités :
Pendant de nombreuses années, il n’existait pas de formalités à Palmerston. Mais les temps changent, malheureusement ! Deux habitants se sont vu mandatés par les îles Cook, pour effectuer l’immigration et la clearance. A votre arrivée, ils viennent à bord et cela coûte 30 $US, auxquels il faut rajouter 20 $US par personne, et ce, pour une durée de 3 jours, qui peut être augmentée sans problème.
Les mouillages :
Un seul et unique mouillage possible, sur un des 8 corps-morts installés par les habitants, en dehors du récif. C’est gratuit. WP : 18°02.821S//163°11.563W.
Pour les moins d’1 m de tirant d’eau, ils peuvent essayer la passe.
Ce mouillage reste précaire et en cas de dépression, il faut absolument partir.
L'intérêt :  L’accueil bien entendu !

Les habitants se sont fait un devoir de recevoir les voiliers de passage. Vous êtes invités à visiter leur motu, à manger une ou deux fois chez eux et à faire diverses activités. Le dimanche, il y a la messe, les hommes ont de très belles voix de baryton. Le lagon est également très joli, de superbes dégradés de bleu s’échelonnent au bord de l’eau. Environ 60 voiliers s’y arrêtent chaque année.

 

Si vous voulez en savoir plus, allez voir le site du catamaran Blue Bie, un site spécialement consacré à Palmerston :

http://palmerston.island.over-blog.com/

 

Allez voir la page "Les îles perdues", on y parle de ce livre superbe, un bel objet. Et aussi de Tintin !

 

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